Détermination

Suivant en cela le Prof. Helmuth Freitag et Alain Dobignard, je regroupe sous le nom de Ephedra foliata deux taxons initialement décrits par René Maire comme Ephedra altissima var. mauritanica et E. rollandii et aujourd'hui renommés Ephedra ciliata par APD, GBIF et POWO.

Ces Ephedra ont les caractéristiques suivantes :

• les rameaux sont gris-vert, canelés et recouverts de courts poils piquants aux articulations poussent des feuilles chlorophyliennes de 10 à 30mm, opposées par 2, 3 ou 4.
• les fleurs des pieds mâles sont pédonculées à l'extrémité de jeunes rameaux
• les fleurs des pieds femelles sont elles aussi pédonculées à l'extrémité de jeunes rameaux
• les galbules comportent deux graines protégées par trois paires de bractées soudées à leur base et de taille croissante du bas vers le haut
• les bractées des galbules peuvent être blanches ou rouges

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Répartition au Sahara

René Maire nommait Ephedra altissima var. mauritanica des plantes poussant dans le Haut-Atlas et l'Anti-Atlas au Maroc et dans le Hoggar et la Tefedest en Algérie. Il a nommé E. rollandii des plantes du Sahara atlantique et de Mauritanie qui ne sont à mon avis que des pieds chétifs et broutés de la même espèce.

Cette espèce apparaît sous deux formes différentes :

• une liane grimpant dans les arbres
• un petit buisson poussant au pied des rochers, sévèrement brouté

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Le plus souvent cet éphèdre est maintenu nain par l'abroutissement.

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Tiges / Feuilles

Fleurs mâles

Fleurs femelles et galbules

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Références botaniques

Ces Ephedra ont connu une vie taxonomique confuse et qui n'est sans doute pas finie.

Une observation minutieuse des planches d'herbier et des photos m'a conduit à me ranger au point de vue du Prof. Helmuth Freitag et de Alain Dobignard et à considérer que les Ephedra des montagnes arides et sahariennes d'Algérie, du Maroc et de Mauritanie devaient être rapprochés de Ephedra foliata une espèce initialement décrite en Iran.

Mais, car il y a un mais...

... Boissier dans sa diagnose décrit Ephedra foliata comme une espèce monoïque alors que les plantes connues au Sahara sont toutes dioïques.

Faut-il considérer que cette différence dioïque/monoïque n'est qu'une variation individuelle ? Ou faut-il lui donner une signification taxonomique ? La question est posée !

J'ai eu de longs échanges par email avec le Prof. Helmuth Freitag qui a publié des articles sur les Ephedra de l'Est de l'Afrique, d'Egypte, d'Arabie et d'Iran. Freitag n'a pas publié d'article sur les Ephedra de l'ouest du Sahara, mais il en a révisé toutes les parts d'herbier et a systématiquement renommé E. foliata toutes les parts des montagnes arides et du Sahara pour l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie.

J'ai également échangé avec Ori Fragman-Sapir qui a choisi dans flora.org.il de renommer E. foliata par son synonyme E. ciliata et a été suivi par APD, GBIF et POWO. Choix peut-être un peu rapide, car ne s'appuyant pas sur une publication.

Cet imbroglio taxonomique ne pourra être résolu qu'avec une étude génétique qui comparerait toutes les populations d'Ephedra initialement décrites comme altissima, rollandii, foliata et ciliata.

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Ephedra foliata = Ephedra ciliata

Les parts originales de Ephedra foliata (Kotschy 1842) disponibles sur Internet ne permettent pas de visualiser la monoécie. Boissier a vraisemblablement conservé à Genève les meilleures parts.

Par contre le type de Ephedra ciliata = Ephedra foliata montre clairement des rameaux portant des fleurs mâles et des fleurs femelles

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Ephedra altissima subsp. mauritanica

Noter les galbules à deux graines et les feuilles chlorophyliennes facilement observables en herbier.

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Ephedra rollandii

Quand on voit les types de Ephedra rollandii on comprend que Maire puis Monod n'aient pas réussi à se forger des certitudes !

Ephedra rollandii ex Maire-FAN.pdf

Ephedra rollandii in Monod Th., 1952 - Notes botaniques sur l'adrar.pdf